La Voie maritime du
Saint-Laurent
Une voie navigable vitale
Ouverture de la saison de navigation 2019 : le Federal Kumano franchit l’écluse de Saint-Lambert, le 26 mars.
L’histoire de la Voie maritime
Les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent étaient de grands axes du commerce nord-américain depuis bien avant que les États-Unis ou le Canada deviennent des pays.
Une nouvelle ère a débuté pour le transport maritime quand une section de 306 km (189 milles) de la Voie maritime a été construite entre Montréal et le lac Ontario, à la fin des années 1950. Dans ce qui a été reconnu comme une des plus grandes prouesses d’ingénierie de tous les temps, sept écluses ont été construites (5 canadiennes et 2 américaines), pour que les navires puissent grimper à 246 pieds (75 mètres) au-dessus du niveau de la mer en se rendant de Montréal au lac Ontario.
Entamée en 1954 et achevée en 1959, la construction de la Voie maritime a exigé :
- Quelque 22 000 travailleurs
- Le déplacement de 210 millions de verges cubes de terre et de roches
- La mise en place de plus de 6 milliards de verges cubes de béton
La Voie maritime est considérée comme une des merveilles de l’ingénierie du 20e siècle.
Avec les huit écluses du Canal Welland, qui relient le lac Ontario au lac Érié, les 15 écluses de l’atout binational qu’est la Voie maritime du Saint-Laurent (13 écluses canadiennes et 2 américaines) permettent aux navires de naviguer entre Montréal et le lac Érié. L’écart d’élévation atteint 168 mètres. Les écluses de Sault Ste. Marie, gérées par le U.S. Army Corps of Engineers, permettent aux navires de parvenir au lac Supérieur (183 mètres au-dessus du niveau de la mer).
L’histoire des deux sections de la Voie maritime
La section du canal Welland (comprenant 8 écluses) a été achevée en 1932.
La section Montréal–lac Ontario (comprenant 7 écluses) a été achevée en 1959.
La combinaison des deux sections constitue la Voie maritime du Saint-Laurent, qui permet aux navires de naviguer entre le niveau de la mer à Montréal et le lac Érié.
Remarque : Le U.S. Army Corps of Engineers exploite les écluses de Sault Ste. Marie, qui permettent aux navires de parvenir au lac Supérieur.
Le 25 avril 1959, le brise–glace D’IBERVILLE a entrepris le premier passage dans la Voie maritime du Saint-Laurent, qui sera officiellement inaugurée par Sa Majesté la reine Elizabeth II et le président des États-Unis Dwight D. Eisenhower le 26 juin de la même année.
Aujourd’hui, le réseau est toujours un édifiant exemple d’esprit de coopération entre deux nations, et l’efficacité de son exploitation atteste l’ingéniosité, les capacités et la persévérance de tous ceux qui ont participé à sa réalisation. En 2020, selon les prévisions, la Voie maritime du Saint-Laurent franchira un cap important : un total de 3 milliards de tonnes de marchandises auront transité dans ses écluses depuis son ouverture en 1959. Voilà qui témoigne éloquemment du rôle que continue de jouer la Voie maritime comme axe vital du commerce entre le cœur de l’Amérique du Nord et plus de 50 nations du monde entier.
Gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent
La Voie maritime du Saint-Laurent a été d’emblée un partenariat binational entre les États-Unis et le Canada, matérialisé par des accords ayant valeur de traités, et elle continue d’être exploitée dans cet esprit. La gestion de la voie navigable est partagée entre deux entités : la Great Lakes St. Lawrence Seaway Development Corporation, un organisme du département des Transports des États-Unis, et la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint-Laurent, une société sans but lucratif constituée par le gouvernement du Canada.
Le réseau est toujours un édifiant exemple d’esprit de coopération entre deux nations, et l’efficacité de son exploitation atteste l’ingéniosité, les capacités et la persévérance de tous ceux qui ont participé à sa réalisation. Les deux corporations de la Voie maritime ont une excellente relation de travail. Elles continuent de se concerter au jour le jour pour gérer les opérations de la Voie maritime, soutenant un axe vital du commerce qui relie le cœur de l’Amérique du Nord à plus de 50 nations du monde entier.
La Voie maritime @ 60 ans – Prête pour l’avenir
Aujourd’hui, le réseau Grands Lacs-Voie maritime est un élément vital dans la chaîne d’approvisionnement de la 3e plus grande économie au monde.
Selon un rapport spécial établi par BMO Marchés des capitaux, les deux provinces et huit états riverains du réseau Grands Lacs-Voie maritime du Saint-Laurent engendrent d’énormes retombées économiques au sein de l’Amérique du Nord.
- PIB de 6000 milliards $ US (2017, est.)
- Population : 108 millions (2017)
- 30 % de l’activité économique Canada/é.-U.
- 52 millions d’emplois
- 30 % de la population active Canada/é.-U.
- Plus de la moitié du commerce transfrontalier Canada/é.-U.
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
(en milliers de milliards $ US)
La région Grands Lacs-Saint-Laurent est une vaste étendue géographique et un moteur vital de l’économie nord-américaine. Sa production économique s’élevait à quelque 6000 milliards de dollars américains en 2017. Elle représente 30 % de l’activité économique et des emplois du Canada et des États-Unis réunis. Sa production dépasse celle du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la France. Si la région était un pays, elle serait la troisième plus grande économie mondiale, devancée seulement par les États-Unis et la Chine — ayant notamment surpassé le Japon il y a quelques années. En somme, on ne saurait trop insister sur l’importance économique de la région.
(Source : BMO Marchés des capitaux, printemps 2018)
Le réseau Grands Lacs-Voie maritime est une « autoroute maritime » de 3700 km qui s’étend de l’océan Atlantique jusqu’aux Grands Lacs. Plus de 200 millions de tonnes de marchandises sont transportées sur la voie navigable tous les ans.
Pour chaque tonne de marchandises transportées, il y a des douzaines – voire des centaines – de personnes qui interviennent en coulisses. à bord, il y a les équipages de navires. à terre, il y a des éclusiers, des débardeurs, des agents maritimes, des transitaires, des fournisseurs de navires, des ouvriers de chantiers maritimes, des exploitants de terminaux, le personnel de la Garde côtière, des responsables portuaires, des cheminots et des camionneurs – un éventail de fournisseurs de services.
LE TRANSPORT DES MARCHANDISES SUR LA VOIE NAVIGABLE DES GRANDS LACS- VOIE MARITIME DU SAINT-LAURENT SOUTIENT :
50,9 milliards USD
66,1 milliards CAD
d’activité économique
23,3 milliards USD
30,2 milliards CAD
en salaires
356,858
emplois
Source : Retombées économiques du transport maritime dans la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent (Martin Associates, 2023)
À partir des ports des Grands Lacs et de la Voie maritime, un réseau de transport multimodal s’étend dans l’ensemble du continent.
Source : Harbor House Publishers
La Voie maritime du Saint–Laurent — Une voie navigable vitale
La Voie maritime du Saint-Laurent est une entité binationale et la pièce maîtresse du réseau navigable reliant le bas du fleuve Saint-Laurent aux Grands Lacs. Ses 15 écluses (13 canadiennes et 2 américaines) permettent aux navires de naviguer entre Montréal et le lac Érié, dont l’écart d’élévation est de 168 mètres. Les écluses de Sault Ste. Marie, gérées par le U.S. Army Corps of Engineers, permettent aux navires de parvenir au lac Supérieur (183 mètres au-dessus du niveau de la mer).
Faits et chiffres sur le réseau Grands Lacs-Voie maritime (Autoroute H2O)
Distance entre l’océan Atlantique et Duluth (Minnesota), sur le lac Supérieur = 2038 milles nautiques (2342 milles terrestres ou 3700 km), 8,5 jours de navigation. Le réseau comprend quelque 245 750 kilomètres carrés (95 000 milles carrés) d’eaux navigables.
Au cours d’une année typique, environ 25 % du trafic de la Voie maritime se fait à destination ou en provenance de ports d’outre-mer, surtout en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
La voie navigable comprend certains des plus grands ports d’Amérique du Nord, elle fait partie d’un excellent réseau de transport intermodal, et elle affiche un dossier presque parfait de navigation sans entrave grâce à de constantes améliorations et un entretien méticuleux, depuis plus de 50 ans.
Écluses de la Voie maritime
Chaque écluse fait 233,5 mètres (766 pieds) de longueur, 24,4 mètres (80 pieds) de largeur et 9,1 mètres (30 pieds) de profondeur. Une écluse se remplit d’environ 91 millions de litres d’eau (24 millions de gallons) en 7 à 10 minutes à peine. Il faut environ 45 minutes pour franchir une écluse.
Source : Harbor House Publishers
Navires de la Voie maritime
Des navires mesurant jusqu’à 225,5 mètres de long (ou 740 pieds) et 23,8 mètres de large (ou 78 pieds) sont couramment soulevés à plus de 180 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit la hauteur d’un immeuble de 60 étages. Ces navires peuvent faire plus de deux fois la longueur et environ la moitié de la largeur d’un terrain de footbal. Ils transportent l’équivalent de 30 000 tonnes métriques.
Les principaux types de navire de la Voie maritime se classent en trois grands groupes :
« LAQUIERS »
Les « laquiers » sont construits expressément pour le réseau Grands Lacs-Voie maritime du Saint-Laurent. Ils en sortent rarement. On les reconnaît à leurs bords verticaux et leur proue abrupte, conçus pour maximiser la capacité de charge compte tenu des dimensions des écluses de la Voie maritime. Certains laquiers sont dotés d’un mât de déchargement avec bande transporteuse, de sorte que le navire peut décharger une cargaison de vrac (par exemple de la pierre ou du sel de voirie) directement sur le quai.
« OCÉANIQUES »
Les « océaniques » sont des navires de haute mer qui permettent le commerce outre-mer. Ils ont la coque en V, une proue effilée et, souvent, des grues sur le pont pour faciliter le chargement et le déchargement.
REMORQUEURS-CHALANDS
Un remorqueur-chaland est un ensemble où un remorqueur est apparié à un chaland conçu à cette fin. La proue du remorqueur se fixe dans un logement aménagé à l’arrière du chaland. L’unité ainsi créée est très stable et peut servir à transporter une variété de cargaisons, selon le type de chaland utilisé.
Les navires transportent une grande variété de marchandises.
Tous les secteurs de l’économie en profitent
La Voie maritime du Saint-Laurent sert des mineurs, des agriculteurs, des travailleurs en usine et un éventail d’autres acteurs économiques, depuis les Prairies à l’ouest jusqu’au littoral à l’est.
Photo : Administration portuaire de Thunder Bay
CÉRÉALES
Blé, maïs, soya, orge, canola et avoine figurent parmi les principaux produits transportés.
Photo : McKeil Marine Ltd.
VRAC SEC
Le vrac sec est constitué de produits non conditionnés tels que pierre ou gravier, sable, sel, ciment, potasse et gypse.
Photo : Ron Samson
MINERAI DE FER
Le minerai de fer est le principal ingrédient de l’acier, matière essentielle pour des centaines d’industries manufacturières.
Photo : Administration portuaire de Thunder Bay
MARCHANDISES GÉNÉRALES
Les marchandises générales englobent de nombreux produits, comme des brames de fer ou d’acier, des machines ou des éoliennes.
Photo : Administration portuaire de Hamilton
VRAC LIQUIDE
Le vrac liquide peut âtre des produits pétroliers raffinés (essence, carburant diesel, kérosène, carburant aviation) ou des carburants de remplacement (éthanol, biodiesel).
La Voie maritime sert à transporter des marchandises de façon sûre et fiable
Transporter des marchandises efficacement et en toute sécurité est vital à la compétitivité de la Voie maritime comme portail du commerce.
La Great Lakes St. Lawrence Seaway Development Corporation (États-Unis) et la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint-Laurent (Canada) travaillent constamment avec ses partenaires de l’industrie pour rehausser l’efficacité et la sécurité de la Voie maritime. Que ce soit en étant, dès 2003, la première voie navigable intérieure à adopter le système d’identification automatique qui suit les navires à la trace par satellite, ou que ce soit en mettant en place le Système d’information sur le tirant d’eau qui fournit un modèle 3D du chenal – permettant aux navires de transporter jusqu’à 400 tonnes de plus par voyage, les corporations de la Voie maritime ont été à la pointe du progrès dans le secteur maritime.
L’adoption récente de l’amarrage mains libres (AML) est le plus grand progrès dans les opérations de la Voie maritime depuis son ouverture en 1959.
Installation d’une unité AML à l’écluse Eisenhower de Massena (état de New York).
Chaque écluse est dotée de trois unités AML, qui pendant un éclusage saisissent un navire au moyen de ventouses au lieu de câbles. Les navires sont maintenus en place par les unités d’amarrage, qui montent et descendent sur des rails encastrés dans le mur de l’écluse à mesure que le navire est soulevé ou abaissé. Une fois le navire parvenu au niveau voulu, les ventouses le relâchent et il peut poursuivre sa route.
Chaque écluse élevée de la Voie maritime est dotée de trois unités AML (l’écluse 8 du canal Welland et l’écluse d’Iroquois, qui sont des écluses peu élevées, n’ont pas l’AML; on y pratique l’éclusage sans amarrage).
Navire maintenu par AML (aucun câble d’amarrage requis) dans l’écluse 3 du canal Welland
Le recours à des câbles d’amarrage étant éliminé pour la plupart des navires, le travail manuel est réduit pour le personnel de la Voie maritime et les équipages des navires, la sécurité est améliorée, et les navires subissent moins d’usure dans les éclusages.
Les écluses canadiennes sont aussi passées à la commande à distance, à partir de deux centres de contrôle des opérations, à Saint-Lambert (Québec) et à St. Catharines (Ontario).
Centre de contrôle des opérations de la Voie maritime à Saint-Lambert (Québec)
Les deux corporations de la Voie maritime ont aussi travaillé ensemble pour optimiser la période de navigation en ajoutant graduellement des jours à la saison. Aujourd’hui, la saison s’étend habituellement de la troisième semaine de mars jusqu’au 31 décembre. Les expéditeurs disposent ainsi chaque saison d’une semaine de navigation en plus (en moyenne) que dans les années 1990.
Centre de contrôle des opérations de la Voie maritime à St. Catharines (Ontario)
La Voie maritime du Saint-Laurent – Prête pour l’avenir
Acheminer davantage de marchandises sur le réseau Grands Lacs-Voie maritime est la solution la plus efficace sur le plan énergétique et celle qui a l’empreinte carbone la plus basse. Voilà qui en fait un excellent moyen d’assurer une croissance économique durable tout en réduisant la congestion sur terre.
Grâce aux grands progrès réalisés en matière de sécurité, de fiabilité et d’efficacité, tout est en place pour que la Voie maritime serve efficacement ses parties prenantes dans les décennies à venir.
Photo : Courtoisie de John Gleed – © stlawrencepiks.com